Autant
être honnête, j'ai moyennement apprécié ce livre
! Pour un premier roman, il traite d'un sujet assez
fort et grave : l'absence d'une mère ou d'un père.
Dans la première situation, une narratrice confie
son (profond) désarroi à
grandir sans avoir jamais connu sa vraie mère, car
elle a été abandonnée vers l'âge d'un an. Et
encore, dit-elle, c'est approximatif et ainsi de
compter les années sans réellement savoir quelle
est sa véritable date d'anniversaire !
Flippant,
pensais-je. Car dans ce texte, la narratrice ponctue
ainsi son désarroi de quelques-unes des réalités
assez cruelles et inimaginables pour une personne
ordinaire, comme moi, assez chanceuse d'avoir eu mes
deux parents à mes côtés.
Dans
le deuxième texte, une (autre) narratrice parle de l'absence du père, séparé,
divorcé puis évaporé dans la nature ! C'est à se
demander quelle est la situation la plus
traumatisante : ne jamais avoir connu son parent ou
l'avoir perdu un jour, comme ça, sans raison...
S'en mordre ainsi les doigts à tenter de
s'expliquer cette désertion, là je comprends. En
de trop brèves incursions, le portrait de Landru
est évoqué, par la voix du fils qui a aussi, et
par la force des choses, grandi sans père, sinon
l'héritage d'un Nom, terrible gifle à parapher.
Mais pourtant, quelle fierté pour ce fils qui
avoue, non sans rage, la difficile posture d'être
fils de bourreau auquel on n'accorde pas le droit de
pleurer, au même titre que la victime. A méditer...
En
bref, j'ai péniblement réussi
à entrer dans le roman d'Aurélie Zarka. D'un bout
à l'autre, le ton n'a jamais cessé d'être
monocorde et triste, quasi désespérant. A l'image
d'un personnage qui reproche à la narratrice d'être
trop "cérébrale", de "trop penser,
trop réfléchir", j'ai aussi regretté que
l'histoire entière soit exposée dans un but
nombriliste et méthodique, trop solennelle. Le résultat
est d'une tristesse ! De plus, il aurait été
davantage intéressant de fouiller plus l'histoire
de Landru et son fils. Mais l'allusion semble n'être
que décorative et secondaire. En gros, ce premier
roman présente beaucoup des défauts d'un
"premier roman" : trop sérieux, trop
travaillé, trop compassé et la force de l'écriture
s'avère également un reproche à ce livre
puisqu'elle le cantonne davantage dans les
qualificatifs cités ci-dessus. Non,
raisonnablement, A ton image n'est pas une lecture désinvolte
et son auteur, encore jeune car née en 1973,
gagnerait davantage à travailler dans ce sens !
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 26 août 2005
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