Elle
s'appelle Marianne Chevigny, en hommage à Alfred
de Musset. Elle avait un mari et un
travail de journaliste, aujourd'hui elle
commence une nouvelle vie en acceptant ce
poste de bibliothécaire à l'université.
La routine de ses activités est brutalement
cassée par un jeune professeur, David
Martial, qui semble n'obéir à aucune règle
et prendre un malin plaisir à provoquer la
bibliothécaire. Et c'est suite à une
banale histoire de téléphone portable que
Martial va vouloir briser Marianne. La guérilla
va être menée sournoisement et avec
perversité. L'homme et la femme sont effrayés
de cette facilité à faire mal et à y
trouver un ravissement. Ils sont tout deux
attirés l'un par l'autre, et plus encore.
Leur étrange manège intrigue le petit
monde universitaire, qui se voit frappé par
des attaques d'une rare sauvagerie, mais
inexplicables. Et Marianne s'enfonce
davantage dans ses peurs, sa colère et son
désir de vengeance. David, lui, éprouve
une jouissance jamais atteinte : "cette
femme lui donne des ailes dans l'art de la
persécution" !
"La bibliothécaire" est
finalement un roman très, très étrange !
Son début est assez remarquable et
scotchant, puis la fin déborde et
s'embarque dans des contrées surréalistes
et douteuses. Je ne sais pas reconnaître si
j'ai finalement bien aimé ou été un peu écœurée
par cette fin. Cela me rappelle quelques
autres lectures inquiétantes, dont la
simple évocation pourrait trop dévoiler de
l'intrigue, alors je m'y abstiens. En bref,
"La bibliothécaire" est
un roman noir et glauque, sous des fausses
couches d'un portrait banal d'une femme
quelconque. Et la relation entre Marianne et
le jeune professeur, telle une obsession
violente, peut à la fois subjuguer, attiser
la curiosité et lasser par son évolution
singulière et insolite. A voir.
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : avril 2006
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