Gérard
Delteil - La confiance règne
Editions
Gallimard - Folio Policier - 2002
Imaginez une sorte d’homme d’affaire, propre sur
lui, belle gueule, beau costard, sortant de prison après
avoir connu des problèmes financiers dus à quelques
petites escroqueries mineures... Ca ne vous rappelle
personne ? Allez, cherchez bien... oui c’est ça,
Bernard Tapie évidemment, le self-made man des
années 80, le fossoyeur d’entreprise sans peur et
sans scrupule ! Et bien Christian Baraudy, PDG de Sport
podium, le héros de ce roman de Gérard Delteil
est un Bernard Tapie à sa façon. De moins
grande envergure, certes, mais c’est un escroc tout de
même avec toutes les caractéristiques qui en font un mamaillou
de première, maniant les millions comme vous et moins
manions les billets de 5 euros.
Mais voilà comme dans tout bon polar, rien ne va comme ça devrait
aller, surtout quand le héros, à la duplicité sans
limite, se risque à des ambitions démesurées pariant
sur la naïveté de ses investisseurs et sur la réussite
de ses combines à deux sous.
Donc très vite les problèmes vont se
présenter pour notre homme. Et Pour Baraudy il va
falloir faire face aux petits investisseurs vindicatifs
à la tête de magasins franchisés Sport-podium,
sans une aide, sans un sou, devant vendre du matériel
hors de prix. Et lorsqu'il se retrouve face à la
grosse dame escroquée, le menaçant d'un petit
automatique, seule sa diplomatie de notre homme
d’affaire lui évitera le pire. Mais croyant trouver
une solution brutale à ses problèmes, il ne fera que
s’enfoncer dans les ennuis, de plus en plus profondément.
Journaliste et auteur d'une trentaine de
romans, de nouvelles et de scénarios de BD, Gérard
Delteil se spécialise dans le thriller politique
et propose sa vision de la société actuelle sous angle
plutôt ironique. Faits divers ou faits de société
inspirent ses "romans-reportages", qui
basculent parfois dans la politique-fiction, dans des
mondes où règnent la violence et l'argent, comme
d’ailleurs ici dans la
confiance règne.
Doté d’un humour noir et d’un
certain sens de l’analyse des rouages économiques, ce
roman de Gérard Delteil peut se voir comme une
satire du monde des affaires dans lequel on ne
s’embarrasse pas avec les sentiments pour arriver à
ses fins. Servi par une écriture vive et nerveuse, ce
roman se lira quasiment d’une traite tant les événements
et les rebondissements se précipitent à un rythme régulier
pour le plus grand bonheur du lecteur amateur de polar.
Benoît
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