roman

Alain Le Bussy - Les otages de la Dent Blanche 1/2

Le Hêtre pourpre - 2003

 

 

    

    Auteur d’une vingtaine de romans de science fiction et de nombreuses nouvelles, Alain Le Bussy signe avec Les otages de la Dent Blanche son premier polar. On rentre très vite dans l’atmosphère angoissante de cette histoire : un hameau suisse ravitaillé par les corbeaux et où le père Mestre, vieillard ténébreux, règne en patriarche, accueille différentes personnes pensant passer là des vacances de Noël calmes et reposantes. Parmi elles, un écrivain antipathique, solitaire et porté sur la bouteille, un médecin et sa femme, un groupe de jeunes routards, une vieille journaliste et un couple de retraités avec leur petit-fils et… l’ombre, mystérieux personnage invisible dont on ne connaît ni l’âge ni le sexe ni les motivations et qui, bien qu’il n’ait pas été invité, compte bien mettre de l’ambiance au village.  Et quelle ambiance !

    

    Jusqu’ici, le scénario nous rappelle bien des romans d’Agatha Christie : une série de personnages n’ayant rien en commun –tout au moins en apparence- est réunie en un même lieu et menacée par un même danger. Je pense notamment aux fameux « Dix petits nègres » ou même à « Mort sur le Nil » mais ici, on comprend vite que l’assassin n’est pas à rechercher parmi les invités, ce qui peut être un peu frustrant pour le lecteur désireux de mener sa petite enquête à l’instar d’un Hercule Poirot.

L’ombre a donc décidé de mettre à exécution une mystérieuse vengeance : terroriser les vacanciers en installant dans chaque chalet des pièges mortels très imaginatifs.

    

    L’écriture de Le Bussy est précise comme un script (on imaginerait d’ailleurs très bien une adaptation cinématographique du roman) et les points de vue changent à chaque chapitre, permettant ainsi au lecteur de bien s’imprégner des différents protagonistes. On peut toutefois regretter que l’auteur s’attarde un peu trop dans la description de certains personnages,  des descriptions qui n’ont au final aucune utilité pour le récit. Cette alternance dans les présentations dure jusqu’au chapitre 9 où survient le premier incident, l’incendie d’un des chalets. A partir de cet instant, les personnages  qui demeuraient jusqu’alors chacun dans leur chalet, vont entrer en contact les uns avec les autres, émettant soupçons et hypothèses, s’engageant sur de fausses pistes sans jamais avoir de certitudes jusqu’à ce que l’un d’entre eux fasse une découverte décisive.

    

    La tension va crescendo, chacun vivant dans l’angoisse de tomber dans l’un des pièges tendus par l’ombre ; aucune échappatoire n’est possible, le hameau étant bloqué par une avalanche et tout contact avec l’extérieur ayant été rendu impossible par l’ombre.

C’est là que l’on saisit tout le talent de scénariste de Le Bussy et le choix judicieux du titre car les vacanciers se retrouvent vraiment pris en otage par un ravisseur dont ils ignorent l’identité.

    

    Vous l’aurez compris, la lecture de ce roman, pas si mal pour une première incursion dans le genre du polar, fut très plaisante.

 
Marie-Noëlle

 

 

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