Il
y a toujours un réel plaisir à découvrir un
nouveau roman de Christian Oster. Même si
l’on connaît sa petite musique sur le bout des
doigts, même si l’on sait à quelle sauce l’on
va déguster son roman, il n’empêche que
l’excitation précédant la lecture de ces rendez-vous
avait quelque chose de jouissif pour un roman,
semble t-il, aux accents rhomériens.
Quel
sorte de rendez-vous allait bien pouvoir nous fixer
cette fois-ci Christian Oster dans ce nouveau
roman (toujours et encore chez Minuit) ?
Ces drôles de rendez-vous mettent en scène d’une
part Francis, le narrateur, qui dans une situation
absurde fixe des rencarts imaginaires à celle
qu’il aime. En fait, il attend patiemment au café
Clémence qui ne vient jamais. Aussi absurde que drôle,
cette situation va amener Francis à se désintéresser
de ses problèmes personnels au profil de ceux de
son ami Simon dont l’épouse Audrey a abandonné
le domicile conjugal.
Francis
va alors s’installer chez Simon dans le but de
l’aider à surmonter cette disparition.
Mais rapidement, les choses vont prendre une
tournure différente et les croisements impromptus
et les quiproquos vont alors se succéder.
Comme la plupart des héros des romans de Christian
Oster, Francis est un être perpétuellement à
la recherche de l’autre, dans un besoin d’amour
et de reconnaissance. Cette fois-ci, c’est par
l’intermédiaire de son ami, et grâce au hasard
et aux coïncidences de la vie, que le quotidien de
Francis va changer.
Dans un monologue à la fois abstrait et surréaliste,
emprunt d’une narration vive et légère mais précise,
Christian Oster tisse un récit agréablement
printanier, entre rendez-vous manqués et chassé-croisés
amoureux (comme dans les films de Rohmer !), le
tout entre le jardin des plantes et une mystérieuse
péniche. Un vrai régal !
Benoît
|