Dans une Sardaigne calme et presque trop tranquille, loin
de l’Italie continentale,
remuante et fougueuse, existe un petit village, qui
vivait au rythme du temps jusqu’au jour où le
rapt d'un enfant, retrouvé au fond d’un puits,
plongea le village dans l’effroi, la douleur et
l’incompréhension. Dans cet endroit reculé de la
Sardaigne, le mal ne peut venir que de l'extérieur,
des profondeurs de l'histoire ou d’on ne sait où.
Pourtant certaines personnes en savent plus que
d’autres et préfèrent se terrer dans un mutisme
qui en dit long.
Face à ces silences, à des
accusations extravagantes (on parle même des
extra-terrestres), le maire tente de faire la lumière
dans sa ville obscurcie par le drame. Humaniste,
homme de gauche, ancien soixante-huitard, ancien élève
d'un collège religieux et professeur de
philosophie, il cherche à rendre les choses plus
rationnelles qu’elles n’y paraissent et à
redonner un sens au présent.
Et comme dans tout bon fait divers, comme dans toute bonne
histoire de meurtre, il faut à la population,
assoiffée de vengeance et de vérité, un coupable
idéal. Ici ce sera Mariano, le joueur d'accordéon,
communiste et homosexuel. Arrêté, car tout semble
l’accuser, Il se suicide en prison avec, sans doute,
au fond de lui bien des secrets. Le maire, incrédule,
ne croit pas à sa culpabilité, et poussera sa quête
de la vérité jusqu'au fond des galeries désaffectées
de la mine de talc : l'or sarde.
Devant faire face à une population arriérée et ancrée
dans ses traditions ancestrales, le maire va devoir
faire preuve de toute se force pour mener à bien
ses investigations.
Le récit nous entraîne alors au plus profond d’une
Sardaigne intérieure remplie de mystères.
Entre légendes locales, rumeurs
incessantes et l’ombre de la mafia qui plane sur
ce étrange univers, notre héros, mi-flic,
mi-humaniste, risque bien d’exhumer quelques mythes
enfouis depuis bien longtemps et d’y laisser sa
peau.
Avec un récit nerveux, sans respiration, Giulio Angioni,
livre une histoire étrange sur laquelle plane de
nombreuses ombres et où les forces obscures
occupent un rôle à la mesure de l’atmosphère
qui s’y dégage.
Giulio Angioni est né en 1939, anthropologue,
il vit et travaille depuis toujours en Sardaigne. Il
est l'auteur de nombreux romans dont L’oro
di Fraus est le premier traduit en français
par Catherine Siné, sous le titre L’or sarde
paru dans la collection Suite italienne des
éditions Métaillé.
Benoît
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