roman

Giulio Angioni - L'or des sardes    

Editions Métailié - 2003

 

 
 

 

    Dans une Sardaigne calme et presque trop tranquille, loin de l’Italie continentale, remuante et fougueuse, existe un petit village, qui vivait au rythme du temps jusqu’au jour où le rapt d'un enfant, retrouvé au fond d’un puits, plongea le village dans l’effroi, la douleur et l’incompréhension. Dans cet endroit reculé de la Sardaigne, le mal ne peut venir que de l'extérieur, des profondeurs de l'histoire ou d’on ne sait où. Pourtant certaines personnes en savent plus que d’autres et préfèrent se terrer dans un mutisme qui en dit long.

 

    Face à ces silences, à des accusations extravagantes (on parle même des extra-terrestres), le maire tente de faire la lumière dans sa ville obscurcie par le drame. Humaniste, homme de gauche, ancien soixante-huitard, ancien élève d'un collège religieux et professeur de philosophie, il cherche à rendre les choses plus rationnelles qu’elles n’y paraissent et à redonner un sens au présent.

 

    Et comme dans tout bon fait divers, comme dans toute bonne histoire de meurtre, il faut à la population, assoiffée de vengeance et de vérité, un coupable idéal. Ici ce sera Mariano, le joueur d'accordéon, communiste et homosexuel. Arrêté, car tout semble l’accuser, Il se suicide en prison avec, sans doute, au fond de lui bien des secrets. Le maire, incrédule, ne croit pas à sa culpabilité, et poussera sa quête de la vérité jusqu'au fond des galeries désaffectées de la mine de talc : l'or sarde.

 

    Devant faire face à une population arriérée et ancrée dans ses traditions ancestrales, le maire va devoir faire preuve de toute se force pour mener à bien ses investigations.

Le récit nous entraîne alors au plus profond d’une Sardaigne intérieure remplie de mystères.

Entre légendes locales, rumeurs incessantes et l’ombre de la mafia qui plane sur ce étrange univers, notre héros, mi-flic, mi-humaniste, risque bien d’exhumer quelques mythes enfouis depuis bien longtemps et d’y laisser sa peau.

 

    Avec un récit nerveux, sans respiration, Giulio Angioni, livre une histoire étrange sur laquelle plane de nombreuses ombres et où les forces obscures occupent un rôle à la mesure de l’atmosphère qui s’y dégage.

 

    Giulio Angioni est né en 1939, anthropologue, il vit et travaille depuis toujours en Sardaigne. Il est l'auteur de nombreux romans dont L’oro di Fraus est le premier traduit en français par Catherine Siné, sous le titre L’or sarde paru dans la collection Suite italienne des éditions Métaillé.

 

Benoît