Ce
livre de Maylis de Kerangal est en fait
composé de deux récits : "ni fleurs ni
couronnes" suivi de "sous la cendre".
Près de 90 ans séparent la première histoire de
la deuxième, située également aux antipodes,
l'une en Irlande et l'autre sur une île au large de
Naples. Dans "ni fleurs ni couronnes",
un jeune garçon prénommé Finbarr rencontre une
jeune femme d'apparence convenable et chic qui est
à la recherche de son fiancé, apparemment noyé en
mer après le naufrage du Lusitania. Tous deux vont
donc partir en mer repêcher les corps, de plus en
plus motivés par l'appât du gain également (des récompenses
commencent à pleuvoir). La jeune femme se montre
intrépide et courageuse, rien à voir avec ce qu'il
pensait...
Dans la deuxième histoire, deux garçons, Clovis et
Pierre, font équipe avec Antonia pour la montée du
Stromboli. Cette jeune fille fascine Clovis mais
inquiète Pierre qui la juge cinglée. Car Antonia
est séduisante, n'a pas froid aux yeux mais fait
tourner les coeurs. Au sommet du volcan, les têtes
ont le tournis et les corps ont la fièvre...
Ces deux récits sont en miroir pour faire entendre
le souffle des corps qui se libèrent, dixit la présentation
de l'éditeur. C'est clair que ce livre agrippe le
lecteur, surtout par son style brut de décoffrage.
Mais il donne également le vertige, par cette façon
de ne pas lâcher prise, de ne pas relâcher son
souffle. La seconde histoire a su davantage me
subjuguer. A vrai dire, après avoir refermé ce
livre, je n'avais pas un avis très positif ni
emballant. Mais une nuit de sommeil a su finalement
me décider à le vanter et apprécier sa séduction
vive et ardente. Les plus farouches s'abstenir, car Maylis
de Kerangal dépouille, écorche et met à nu.
Envoûtant !
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : mars 2006
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