Un
soir, dans une 405 vert céladon, Manon est fauchée
par un train au passage à niveau 515 dans la forêt
de Retz. C'est Guillaume qui conduisait le train et
il se sent responsable de cette mort. Mais incapable
de se faire comprendre. Sa compagne Alice lui paraît
à des années lumière. Le couple était déjà à
bout de souffle, ce drame va précipiter la
lassitude ambiante.
Le
passage à niveau
est le premier roman de Philippe Routier qui
travaille à la SNCF. Impossible d'en douter quand
on lit les chapitres sur le milieu ferroviaire qu'il
dépeint dans sa triste réalité (conditions de
travail, réalité du terrain, restrictions
drastiques...). Son personnage central, Guillaume,
est un trentenaire largement désabusé, qui ne
trouve même plus de confort dans sa vie
personnelle, intime. Le roman parle de l'usure du
couple avec amertume et fatalité. Toute l'histoire
est basée sur ce sentiment de drame, de désenchantement
et de coup du sort. C'est tout gris, au final.
Profondément morose, à flanquer le moral dans les
chaussettes. Et si l'on ressent aussi la tragédie,
c'est en partie à cause de l'auteur : il a su présenter
avec patience ses personnages. La mort des uns ne
devient finalement plus un banal fait divers. Très
triste !
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 23/8/2006
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