Angoulême 2023 : un palmarès en couleurs
La 50e édition du Festival a pris fin sur une note colorée, avec l’attribution du fauve suprême à l’ouvrage remarqué de Martin Panchaud, La Couleur des choses.
La 50e édition du Festival a pris fin sur une note colorée, avec l’attribution du fauve suprême à l’ouvrage remarqué de Martin Panchaud, La Couleur des choses.
Derrière cette ode à la nature, se révèle un conte aussi charmant que cruel, assurément déconcertant dans son propos en apparence innocent qui pourrait aussi servir la cause spéciste. Il faut dire que l’Homme, enfant ou adulte, n’y a pas un rôle des plus glorieux…
Malgré ce que pourrait suggérer son titre, ce polar d’anticipation ne va pas vous endormir, bien au contraire. Avec un minimum d’effets, ce récit nous entraîne dans les profondeurs inquiétantes de l’âme humaine.
La BD la plus originale de l’an dernier, parue chez Ça et là, pourrait se contenter de ce seul qualificatif. Or, elle possède quelque chose en plus, et cela n’est pas rien : une narration au cordeau captivante alliant drame fantasque et thriller…
Ce tome 3 de la saga animalière de Dorison et Delep poursuit l’auscultation d’un pouvoir tyrannique et retors, capable d’écraser la révolte populaire dans le sang. Si contre lui l’action violente semble vouée à l’échec, la désobéissance civile saura-t-elle venir à bout du tyran Silvio ?
Au rayon curiosité, Nicolas Presl, auteur sensoriel qui préfère l’image et le silence, nous propose La Jungle. Parce que les mots ne servent à rien quand ils sont couverts par le fracas de la guerre. Pas de doute : le monde est bien une jungle et l’homme reste un loup pour l’homme.
Si l’enfer existe en France, c’est dans ses prisons qu’on le trouve. On saura gré aux auteurs de donner un coup de projecteur sur une réalité épouvantable au cœur de la « Patrie des droits de l’homme ».
Marc-Antoine Mathieu vient prouver une nouvelle fois sa singularité totale dans le monde du neuvième art. Avec cette œuvre « au noir », il nous offre une vision métaphysico-poétique vertigineuse où la philosophie dialogue avec les technosciences.
Alex W. Inker, est fasciné par les croquemitaines des temps modernes, aussi indissociables de l’Amérique que le hamburger ou la Statue de la liberté. Avec cette adaptation du roman de Thibault Vermot, il nous livre un hommage glaçant à Stephen King.
Pour les lecteurs assidus de cette série hors normes, ce tome 3 ne sera certainement pas une mauvaise nouvelle ! Lehman et Peeters sont définitivement à la pointe du genre franco-belge et le prouvent ici avec brio.