Au
printemps 1950, une grève mobilise des milliers
d’ouvriers chargés de reconstruite la ville de Brest.
Le 17 avril, la police tire sur les manifestants et en
tue un : Edouard Mazé, qui
restera par la suite comme la figure emblématique de
cette lutte. C’est alors qu’arrive clandestinement
un certain René Vautier, jeune cinéaste chargé
par la CGT de filmer le mouvement afin de redonner
confiance aux ouvriers. Celui-ci prend alors sa caméra,
parcourt la ville, encadré de deux sbires et ramène un
film de 12 minutes qui sera projeté clandestinement
nuit après nuit, dans tous les coins de la ville et des
alentours sur une lecture d’un poème de Paul Eluard légèrement
modifié afin de rendre hommage à Edouard Mazé.
Formidable
témoignage d’une époque, d’une lutte, et hommage
à un cinéaste engagé : René Vautier (auteur
quelques années plus tard du film Avoir 20 ans dans
les Aurès), Un homme est mort est un récit à la fois émouvant et passionnant qui évoque ce que
furent ces luttes sociales après la guerre 39-45 face
à un patronat tout puissant et peu soucieux des
conditions de vie déplorables de ses ouvriers. On y
voit sous le trait simple et travaillé de Davodeau
ce que voulait dire à cette époque des mots comme
solidarité, l’espoir, prolétariat, lutte des
classes.
Parfaitement
documenté par Kris, né dans la
région, cette reconstitution historique en bande dessinée
est une vraie leçon d’histoire qui, sans être trop
didactique, parvient parfaitement à faire passer le
message tout en procurant un plaisir de lecture évident.
Une Bande dessinée à ranger aussi bien dans les
bibliothèques scolaires comme dans celle de la maison.
Benoît
Richard
Date
de parution : 12 octobre 2006
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