Kiriko
Nananan - Everyday
Casterman/sakka -
208p, 9.95€ - 2005
[4.0]
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Le personnage principal, Miho, travaille comme vendeuse
dans un magasin de vêtements, pendant que son compagnon
Seiichi tente, tant bien que mal, de faire de la musique
tout en vivant aux crochets de sa petite amie. Même si
elle repense souvent à son amour précédent, Hagio,
elle est heureuse avec Seiichi et ne désire pas le
quitter.
Le jeune couple peine
,pourtant, à joindre les
deux bouts, et Miho doit prendre un second emploi dans
un bar où elle occupe un poste d'hôtesse. Assez mal à l’aise dans
ce nouvelle fonction, elle accepte pourtnat un jour de coucher
avec un client pour de l’argent. Un profond sentiment
de culpabilité va en découler et compliquer un peu
plus sa relation aux autres et entretenir ses états
d’âme...
Une
fois encore, et après le très beau blue qui a
fait découvrir cette mangaka au public français, Kiriko
Nananan
scrute les rapports humains du point de vue féminin en
mettant en scène une jeune femme prise dans le
tourbillon des sentiments qui éprouve des difficultés
à gérer ses relations amoureuses.
Car Miho,
avec sa longe chevelure noire qui contraste avec le
blanc dominant de la bd, est une jeune adulte fragile
qui n’arrive pas à trouver ses marques dans la vie de
tous les jours et se trouve confrontée à ses errements
amoureux et à la faiblesse de ses sentiments. Prise
entre deux feux, elle finit pas se décider aux prix de
maints efforts.
Raconté
avec une infinie délicatesse, avec un sens du récit et
une certaine forme de dépouillement,
cette chronique amoureuse confirme, si besoin était, tout
le savoir-faire de Kiriko
Nananan à
mettre en scène la sensibilité et les questionnements de cette femme.
Avec un trait très épuré et d’une grande finesse
l'auteur laisse laisse entrevoir essentiellement des contours et des
lignes qui définissent les personnages et les lieux.
Everyday
est un
manga que l’on pourrait rapprocher d’un certain cinéma
asiatique (Hong
Sangsoo
par exemple) par cette manière si particulière de présenter
les sentiments amoureux avec peu de choses, une infinie douceur et une
vrai élégance.
Le livre se termine quasiment sur cette phrase : Ce
quotidien banal qui est le ,otre est très fragile en réalité.
C’est un miracle de la garder intacte. Une phrase
qui résume presque à elle seule la teneur et
l’impression qui ressort de cette chouette BD.
Benoît
Richard
Date
de parution : mai 2005
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