Gibrat
& Berroyer - Goudard et la Parisienne
Dargaud
- 1995
Il est des bandes dessinées qu’il suffit de lire une
seule fois pour savoir qu’elles finiront forcément
dans notre panthéon personnel tant elles nous émeuvent
sur le moment, tant elles laissent dans notre mémoire
des souvenirs de plaisir de bédéphile ineffaçables.
Ressortis il y a quelques années dans un seul et même
volume, les trois parties de cette saga franchouillarde
et adolescente avaient au départ pour titre Dossier
Goudard, La Parisienne, Goudard et la Parisienne.
Berroyer
y
met
en scène les aventures de David Goudard, un adolescent
coincé et maladroit, flanqué de parents beaufs
mais pas méchants pour deux sous. Préoccupés par les
filles, Goudard et ses copains n’ont de cesse que de
faire les beaux devant la gente féminine adolescente
tout en n’oubliant pas de faire les pires bêtises à
droite, à gauche se retrouvant de ce fait souvent dans
des situations toujours assez cocasses.
Petit
à petit l’amour fait son nid et Goudard s’amourache
de Valérie la jolie parisienne durant les vacances d’été :
câlins au bord de la plage, sorties en douce le soir,
expériences sexuelles de vacances, on est dans un
univers assez proche de celui du réalisateur Pascal
Thomas, lui aussi doué pour dépeindre la jeunesse
adolescente face à ses problèmes existentiels.
Humour, légèreté, souvenirs en tout genre sont au
rendez-vous de cette drôle et sympathique histoire de
jeunes qui se dirige vers dans laquelle il ne manque
plus que Bernard Ménez et Antoine Doisnel.
Totale réussite tant au niveau du dessin que du texte, Goudard
et la Parisienne
fait figure de référence dans la bd de genre. Un peu désuète,
un peu nostalgique, cette BD correspond finalement à
une époque révolue, où les portables, les vêtements
de marque n’étaient pas un signe identitaire ni
communautaire ; une époque sans doute plus naïve,
plus nature.
Benoît
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