Vous
souvenez-vous de Musty ? Un petit personnage
de dessin animé qui, dans les années 80, apparaissait
régulièrement sur les écrans de télé pour le plus
grands plaisirs des enfants. Mais voilà, les temps
changent, et les héros d’hier ne sont plus ceux
d’aujourd’hui. Et il arrive même que parfois la
gloire laisse place à une certaine forme de déchéance.
C’est ce qui est arrivé à cette sympathique petite
souris qui, après le succès, a sombré dans
l’alcool, la drogue et a même fait des dettes. Mais
elle n’est pas la seule a être tombé dans l’oubli,
ses potes Vickie le viking et Goldorak,
eux aussi, ne vivent plus dans l’opulence et sont
parfois obligé de vendre quelques trucs dans des
vide-greniers pour se faire un peu de sous.
C’est
sur cette trame totalement loufoque, décalée et réjouissante
que débute ce nouveau livre de Fifi, un auteur
liégeois que l’on retrouve ici avec grand plaisir après,
notamment, Soldats en plastique chez 6 pieds
sous terre.
Dans
cette nouvelle histoire, il met en scène des héros de
dessins animés has been dans un scénario
burlesque et totalement hilarant où il est question que
notre Musty se regarde peinard une cassette vidéo
porno : Sénagal partouze. Mais forcément,
les choses ne vont pas toujours comme on voudrait
qu’elles aillent, et des enquiquineurs tels que Rusty
et son chien Rintintin (plutôt ratatiné
d’ailleurs) ont décidé de lui gâcher sa journée.
Avec
un récit enlevé, sans temps mort, où les situations
les plus drôles s’enchaînent parfaitement, avec des
dialogues parfois crus, souvent hilarants et très
efficaces, Fifi nous montre là tout son talent
à raconter des histoires un peu trash et absurdes, sans
jamais tomber dans la lourdeur ni la surenchère facile.
Le
livre se lit très vite, et nous régale notamment par
les péripéties qui se succèdent dans la journée bien
pourrie du pauvre Musty.
D’un
point de vue graphique, le style de Fifi est très
clair, fin et léger, les personnages, très expressifs,
aux contours très ronds, donnent à cette bande dessinée
un coté faussement enfantin et absolument jubilatoire.
Bref, vous l’aurez compris, ce livre est un vrai petit
bonheur !
Benoît
Richard
Date
de parution : janvier 2006
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