Obrigado
saudade et Bem-vinda
vontade avaient dévoilé un Adam Pierce
affirmant son chant et un amour pour les musiques
latines qui perdurent sur ce nouvel album, toujours en
pèlerinage sur les terres sud-américaines et ibériques.
Poursuivant
les chemins empruntés par ses prédécesseurs, tout
en atteignant des altitudes équivalentes voire supérieures,
Mice parade étonne de maîtrise dans
l’exercice périlleux visant à réunir et
transcender des influences venues des musiques
latines, du jazz, de l’électronique, de la pop et
du post-rock. Le tout étant doté de fortes couleurs
organiques et d’une belle énergie « live ».
Le culte voué par Adam Pierce à Kevin
Shields et au célèbre Loveless
n’est plus à démontrer, et transparaît sous forme
de résurgences électrisées, comme celles
enveloppant les épais flocons de Snow. En
seulement 35 minutes, la parade ayant à son bord pléthore
de musiciens confirmés émerveille : guitares
chatoyantes, piano électrique, vibraphone et quelques
lignes synthétiques bénéficient d’une section
rythmique de haute voltige au délié exquis, toujours
aussi chaloupée et syncopée. Tout ce beau monde nous
offre des instants de lévitation (Tales of Las
Negras, sublimé par la présence au chant de la
stéréolaborantine Laetitia Sadier),
de joie insulaire partagée (The last ten homes,
ses choeurs et claquements de main guillerets), de
jeux de contraste (Double dolphin on the nickel,
où quand le spleen ibérique d’un flamenco alangui
rencontre la voix givrée de l’ex-Mùm Kristin
Anna Valtysdottir).