Gil Norton, producteur des Foo
fighters et des Pixies
est aux manettes de ce nouvel album du groupe des
nordistes de Newcastle. Il en résulte un opus plus carré
d’épaules, plus incisif, plus musclé, qui envoie le
bois comme dit l’expression consacrée. "La
rencontre entre des Smashing
Pumpkins et des Smiths"
aurait dit Paul
Smith le charismatique et érudit leader / chanteur
au chapeau melon.
A
défaut de toujours comprendre les paroles envoyées
avec rage, on se dit que les plaisirs terrestres
auxquels s’adonnent le groupe tiennent bien évidemment
de la part sombre, cachée en chacun de nous, faits de désirs
pas toujours avouables et de carpe diem de rockeur. Une
devise qui sied bien au noyau originel Paul
Smith (chant) Duncan
Loyd (guitare), Archis
Tiku (basse) Tom
English (batterie) et Lukas
Wooller (claviers) ; resserrés ici autour
d’une énergie plus brutale, plus proche de
l’urgence scénique qu’on sait être l’élément
des bonshommes. Deux ans après l’inaugural a
certain trigger qui assurait au groupe, déjà, une
vraie reconnaissance publique et l’estime des
chroniqueurs.
Le
rythme de ce nouvel album est soutenu, plus riche. Les
guitares ne sont pas ici présentes que pour jouer une
jolie mélodie pop facilement récupérable par nos
neurones, mais aussi pour soutenir l’énergie,
l’intensité, le mur du son guitaristique. Le
traitement au cutter du son, et la conservation des aiguës
nous fait songer au mélange grunge/post-punk,
rencontrant l’accent et l’évidence mélodique des
pops songs de la tradition britannique qui doit beaucoup
ici aux performances vocales de son leader et aux
circonvolutions du clavier de Wooller.
D’où la comparaison lancée par Smith
en liminaire de cette chronique; ou la nôtre un peu
plus vaseuse, de subtil mélange entre Gene
et Therapy?
Tout se joue dans le rapport entre guitares, voix et
clavier. C’est à la fois la signature du groupe et sa
grande force. Smith
tire vers la pop du quotidien, un poil désabusée. Les
guitares taillent un quasi metal des familles soutenues
par la batterie au rythme plus qu’enlevé. Le clavier
hésite entre ballades, Supertramp,
ou le baggy des Inspiral
Carpets.
L’atmosphère
de l’album oscille entre ces différentes composantes
et le traitement qui leur est apporté. Books from boxes et Your urge,
évoquent les Smiths,
By the
monument Gene, Russian
Litterature plonge dans la tradition des pop songs
à clavier dramatique. La guitare de Unshockable
tâte du punk ou du post punk et vient titiller Bloc
Party sur son ancien terrain de jeu… Peu de fautes
de goût, presque pas de baisse d’intensité sinon
sonore sur la seconde moitié de l’album qui explore
les voies plus apaisées de la formation. Un tout bon
album de pop rock britannique pour accompagner 2007. Un
disque qui retourne fissa sur notre platine, même si on
doit avouer qu’on en préfère quant à nous largement
la première et urgente partie puis le final Maximo-ien.
Mais l’ensemble tient largement au corps et aux
oreilles. Une écoute au matin, juste après les corn
flakes est gage de journée réussie.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Girls who play guitars
02.
Our velocity
03.
Books from boxes
04.
Russian Literature
05.
Karaoke plays
06.
Your urge
07.
The Unshockable
08.
By the monument
09.
Nosebleed
10.
A
fortnight’s time
11.
Sandblasted and set free
12.
Parisian skies
Date
de sortie: 2 avril 2007
Durée:
41’
07’’
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