Justice,
c’est un peu la relève que l’on attendait depuis Daft
Punk, dont les débuts nous ramènent presque
aujourd’hui à la préhistoire de la French Touch,
genre désormais confiné à l’état de fossile. Un
peu comme si Samir Nasri décidait de devenir le
nouveau Zidane, Justice marche sur les
traces de ses aînés, avant de prendre définitivement
son envol.
Pourtant
quand on écoute le début de l’album on est en droit
de se demander sil n’y aurait pas arnaque dans l’air
et si au fond ce buzz ne serait pas une fois une grosse
bulle pleine de vide. Car du Daft Punk, du Motorbass,
du Mr Oizo, y’en a, ça c’est sur dans ce † !!
Mais très vite on se rassure et on découvre que oui, Justice
ne fait pas que jouer les Madeleine et apporte sa Justice
Touch.
Gaspard
Augé
et Xavier De Rosnay auraient pu, après la hype générée
grâce aux deux succès (never be alone, Waters Of
Nazareth), appuyer sur le bouton "play" du
sampler et laisser dérouler 10 titres pour donner un
album qui, au final, serait peut-être déjà oublié
aujourd’hui. Non, les deux garçons ont pris le temps
de façonner leur musique, de lui donner corps, âme et
relief pour dégager 12 titres et un album équilibré,
double couche, et suffisamment personnel pour être,
sait-on jamais, une référence à la hauteur de ses
illustres aînés.
Derrière
la déferlante sonore et les rythmes techno imparables
qui vous laissent littéralement sur place, on va découvrir
très vite des tas de références (volontaire su ou
non) à la culture electro, disco, funk de ces 30
dernières années : des Jackson 5 (D.A.N.C.E),
à la production de Quincy Jones période
Thriller (DVNO) en passant par les riff de synthé
froids façon John Carpenter (PhantomI &
II, One Minute To Midnight), ou musique de film de François
de Roubaix ou Vladimir Cosma (valentine),
Justice recycle, broie, malaxe en n’oubliant
pas d’apporter sa dose d’ingrédients personnels, à
savoir ces riffs abrasifs, gras et épais qui ont
notamment contribué à faire de Waters Of Nazareth
un pur tube à danser.
Bref,
Justice semble avoir pris les rênes d’une techno à
la française jouissive, primale et intelligente à
l’image des Vitalic, Agoria, John
Lord fonda et autre teenage bad girl…
lequel restera ? Réponse dans quelques années.
Benoît
Richard
Tracklist :
1.
Genesis
2.
Let There Be Light
3.
D.A.N.C.E.
4.
New Jack
5.
Phantom
6.
Phantom Pt Il
7.
Valentine
8.
Tthhee Ppaarrttyy
9.
Dvno
10.
Stress
11.
Waters Of Nazareth
12.
One Minute To Midnight
13.
D.A.N.C.E.
Date de sortie : juin 2007
Plus+
www.myspace.com/etjusticepourtous
www.edbangerrecords.com
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