Une
nouvelle fois, pas facile d'entrer dans l'histoire
de Cyril Montana. On y saute à pieds joints
et, instantanément, on se sent largué. Tout comme
le héros débonnaire et réfractaire de ce roman.
Un jeune parisien, tout ce qu'il y a de plus
contemporain et caractéristique à son époque. Débauché
et déprimé, speedé et floué, il sort d'une
relation mal décatie. La source de son mal : Carla,
"moitié beur, moitié italienne. Des grands
yeux noirs, un charme incroyable et une tendance très
nette à vouloir masquer sa féminité".
Ces
deux-là s'aiment, mais mal. Leur relation connaît
des hauts et des bas, surtout des bas. Et cette
fois-ci, la rupture semble franche et durable. Or,
pas facile d'avaler la pilule et de consommer
l'absence de sa dulcinée. Donc, pour tenter de
l'effacer de son disque dur, il entreprend plusieurs
magouilles, dont s'inscrire à un club de rencontres
sur internet. Mais les "cyber-liaisons"
sont autant d'épisodes cocasses et saugrenus qui
peuplent la série de déconfitures de plus en plus
envahissantes. Que ce soit au boulot, avec sa
colocataire ou au cœur du métro parisien, le jeune
narrateur rame sec. Même s'il s'échine à voler
des vélos, il n'en sort pas moins qu'il pédale
dans la semoule !
Pour
la grande littérature, on repassera. Carla on my
mind équivaut à du pur divertissement, avec un
langage et un style très modernes, une tonalité à
faire jeune et branché envers et contre tout. Les séquences
sexe et drogues côtoient les épisodes d'amertume
et déconfiture, à croire que ce soit
indissociable. C'est juste ce que je trouve
reprochable : la tendance trop facile à parler cru.
Pourtant, comme pour "Malabar trip",
j'aime beaucoup, je trouve que la lecture est agréable,
plaisante et drôle, malgré tout.
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : mars 2005
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