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C'est
un roman à lettres que s'échangent deux
personnages, Louis et Lorette, mais à des
destinataires étrangers (la famille, les amis, les
connaissances) et à des époques différentes.
Louis est un poilu vautré dans les tranchées
boueuses de la guerre 14, Lorette est une pétillante
jeune fille qui est arrivée à Paris pour suivre
des cours de dactylographie, nous sommes en novembre
1950.
L'un
et l'autre ont finalement en commun de se sentir
tantôt seul, parfois meurtri et surtout blessé,
Louis est embourbé dans une guerre sans pardon,
Lorette est atteinte de tuberculose. Tous deux également
ont le même âge, à peu près, ils ont une soif
d'amour mais connaissent la souffrance d'être
exclu, oublié ou négligé. Lorette est une
orpheline de mère, Louis a perdu son père, Lorette
s'entête d'écrire à son père qui ne répond
jamais, et qui est très souvent absent. Louis va
aussi récupérer la correspondance d'une jeune
veuve avec laquelle il rêve à une nouvelle vie.
Les mois passent, l'un et l'autre vont-ils s'en
sortir ?
Leur
décalage étant finalement bien si mince, les
lettres qu'écrivent Louis et la jeune fille ont un
étrange écho pour le lecteur. Les existences sont
proches, les expériences pas si lointaines. Tous
deux ont également en commun d'aimer les mots,
d'aimer les écrire et d'écrire frénétiquement.
"Pour être triste. Pour penser. Pour mentir.
Et croire à leurs explications." Ce nouveau
roman de Cécile Ladjali a des instants
sombres et mélancoliques, mais c'est un bien agréable
moment de lecture à découvrir.
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 18/8/2006
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www.actes-sud.fr
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