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Rien
ne semble indiquer dans le titre Art
et pratique du chaos de ce dont va nous parler
ce livre. Avec ce titre éminemment énigmatique,
l’auteur de ce roman (puisqu'il s'agit de cela)
ouvre de nombreuses perspectives quant aux contenu
de ceuil-ci et offre ainsi au lecteur potentiel un
moyen d’aiguiser sa curiosité et de susciter une
réflexion aussi bien avant qu'après la lecture de
ce polar.
Dans la plus pure tradition d’un certain polar
politique, entremêlant, à loisir et sans ordre précis,
corruption, magouilles, barbouzes, mafia, enlèvement,
chantage, intimidation, cigarettes et alcool, types
louches et plus ou moins ratés… Gilles Card
nous offre un exemple précis de ce que peut-être
un polar efficace aujourd’hui. Construit quasiment
en temps réel, avec une action omniprésente et une
narration faisant peu de place aux descriptions ou
à la caractérisation des personnages, Art et
pratique du chaos raconte l’histoire d’un
homme presque ordinaire qui va se voir pris dans une
situation assez inextricable sans qu’il n’ait
rien demandé à personne.
Car à première vue Georges est un homme comme vous
et moi. Sauf, qu’un jour pas comme les autres, ce
chef de bloc dans une centrale thermique va se
retrouver face à face avec un homme au corps criblé
de balles. Juste avant de mourir cet étrange
personnage va lui confier une enveloppe contenant
des disquettes....
Mais
Georges, en bon héros de polar, au lieu d’aller
tout de suite prévenir la police, va tout garder
pour lui. Et lui, l’ancien militant d’extrême
gauche dans ses jeunes années, va, si l’on peut
dire, reprendre du service et se la jouer
"solo" ou presque, pour essayer de venir
à bout d’une drôle de mafia, trafiquante de
produits peu licites et assez dangereux.
A la manière de la série 24 heures chrono,
l’action balaye tout sur son passage et dès les
premières pages on se voit entraîné dans une
lecture dévorante qui voit les pages se tourner à
une vitesse folle tant l’envie d’avancer vers le
but ultime se fait pressante.
Belle
réussite donc pour un premier roman qui verra lui
succéder trois autres (Question de symétrie,
Libera me, Nomad's Land) tous parus
Chez Métailié.
Benoît
Richard
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