D’abord
il y a Teresa, une avocate tenace, active et
protectrice envers ses proches. Dans une sorte de réflexion
intérieure, brute et sans détour, elle nous livre,
à la manière d’un long monologue, le bilan de sa
vie de couple avec Andreu, son mari, agent
immobilier, mais aussi leur fille Clara, partie de
la maison en claquant la porte. Entre regret,
amertume, elle porte un regard amère sur tout ce
qui n’a a pas fonctionné, sur les erreurs de
chacun, sur l'aventure fugace qu'elle a vécue un
jour avec un autre homme.
Et
Puis il y a Andreu, le mari qui livre ensuite son
point de vue, dans une seconde partie où l’on découvre
une autre version de leur relation, de la voix
d’un homme très différent de sa femme, étouffé
qu’il a été durant toutes ces années par une
Teresa organisatrice et gestionnaire plus que véritablement
femme aimante. C’est pourquoi quand Andreu
rencontre par hasard une femme qui elle veut bien se
laisser protéger, il tombe tout de suite amoureux
et annonce par là la fin de va vie de couple.
Grand
livre que ce Dernier train, écrit par femme
qui ressent les choses de la vie et les décrit comme
rarement. Avec une écriture d’une grande densité,
le récit dégage force et émotion et nous plonge
au cœurs des méandres de la vie de couple. Ici un
couple en fin de parcours, analysé, décortiqué
avec beaucoup de pudeur et d’honnêteté dans trois parties : le point de vue de la femme, le
point de vue du mari, puis celui extérieur qui
narre le face à face final juste avant la séparation.
En
prenant de risque de choisir ce mode narratif,
l’auteur évite heureusement avec bonheur l’écueil
du voyeurisme et du pathos et nous offre un roman au
cœur de l’intime aussi troublant que passionnant.
Le style est incisif, les phrases vous arrivent en
pleine figure comme autant de vérités imparables
sur la relation de couple et vous renvoie inévitablement
à une réflexion personnelle. Un belle réussite
pour un auteur espagnol à suivre de très
près.
Benoît
Richard
Date de
parution : mars 2006
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