Ce roman est le
récit de la vie tourmentée d'un grand compositeur
de musique prénommé Pierrot. Une grande partie du
roman se passe dans le cabinet de sa psychanalyste,
Constance Dormeuil ; ils s'éprendront l'un de
l'autre, vivront heureux un moment et n'auront pas
beaucoup d'enfants. Pendant des pages et des pages,
A.B. Joly nous étale l'enfance malheureuse de ce
pauvre Pierrot (drôle de prénom, sûrement choisi
pour son côté lunaire) que sa mère n'a jamais su
aimé et que son père n'a pas assez encouragé.
Donc, Pierrot fuit dans la musique, son unique
raison de vivre. Evidemment, sa propre mère a eu,
elle aussi, une enfance cruelle et ne connaîtra
jamais le bonheur avec Blaise son époux.
Pour nous narrer tout cela, l'auteur jongle sans
cesse entre les dialogues dans le cabinet de la psy,
les dialogues de la mère de Pierrot avec ses
parents lorsqu'elle était jeune, les dialogues
entre les parents de Pierrot. L'écriture est
originale, ce va-et-vient plutôt inhabituel mais le
propos est larmoyant, monotone et finalement
ennuyeux. Et puis soudain, l'histoire s'accélère,
l'avenir semble s'éclaircir, (ce qui n'est pas évident,
vu que Pierrot a perdu aussi l'unique amour de sa
vie, Clémence, une femme handicapée), car
Constance et Pierrot se déclarent leur flamme... à
l'hôpital bien-sûr puisque Pierrot vient de se
faire renverser dans la rue. On était déjà assez
profond mais là, on sombre dans la mièvrerie
« pradélienne » quand Constance (à ce
propos, un peu facile le coup du prénom par
opposition à l'inconstance de Pierrot) va, par
amour pour Pierrot, retrouver sa demi-soeur Lola, né
d'une brève liaison adultère que la mère de
Pierrot a eu un soir en boîte de nuit avec un collègue.
Malgré
qu'il ait retrouvé sa soeur ainsi qu'une femme
belle et intelligente, Pierrot ne parvient à se libérer
de ses démons...
Heureusement que la musique classique, les opéras
et la clientèle bourgeoise du cabinet de la psy
sont là pour donner une certaine tenue à
l'histoire. En résumé, si vous n'avez pas envie de
vous divertir et de vous évader, si vous n'aimez
pas apprendre des choses en lisant et si vous avez
un paquet de kleenex à terminer, alors je vous
conseille vivement ce roman.
Marie-Noëlle
http://ab.joly.free.fr
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