...Mais quoi ? Je croyais la
suprématie anglo-saxonne indétrônable dans le
registre polar et policier, mais non ! La bibliothèque
nordique est capable de sérieusement remettre en
question les plus plates données, essayez donc avec
l'islandais Arnaldur Indridason.
Quelques clés pour réussir : des personnages au
look ordinaire, aux tourments universels, des hommes
et des femmes accablés par la vicissitude
quotidienne... Le commissaire Erlendur et son équipe,
les inspecteurs Elinborg et Sigurdur Oli, sont appelés
sur une enquête d'ossements retrouvés sur un
terrain vague. Le squelette doit bien être enterré
là depuis soixante ans, les policiers doivent
remonter les pistes, fouiller le passé et retrouver
les locataires d'une maison d'été. L'équipe va
travailler en terrain boueux, car va s'ajouter une
histoire spectrale d'un drame conjugal : une femme
battue par son mari, sous les regards effarés de
leurs enfants. De l'autre côté, Erlendur est également
confronté à sa propre défaite quand il reçoit le
coup de fil de sa fille, qui appelle au secours.
On secoue le shaker et on obtient un cocktail
subtil, qui dépasse la simple qualification de
"roman policier", avec une intrigue en béton,
qui joue avec nos nerfs, et cette bouleversante
confession d'une famille qui vit le drame de la
violence conjugale n'est pas en reste pour nous
tordre le cœur. Là
j'avoue être complètement conquise (hmm, touchée...)
par ce livre, les personnages, et l'ambiance
islandaise, très âpre. Les voyages dans le temps
épicent le récit, lui donnent un regain d'intérêt
et l'ensemble est prodigieux. Honnêtement, un très
bon moment de lecture !
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 3 février 2006
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