Ward est un adolescent de 15 ans, il est différent de ses camarades, étranger
à son père, le célèbre MacFarlane, grand surfeur
loué par toute une génération.
Quelque chose cloche chez Ward, mais impossible de
mettre un nom dessus. C'est un sentiment d'isolement
et d'incompatibilité. La mer le fascine et le
rebute. Son père lui est inconnu, ses regards, ses
mots sont autant de balles lancées contre un mur.
Ward n'est pas un surfeur chevronné.
Avec ses amis, il détonne également. C'est un
solitaire, et seul son meilleur ami Alex parvient à
le traîner chez Beth qui organise une fête en
l'absence de ses parents.
Ici dans ce roman, Kirsty Gunn ne décide pas de
traiter de l'adolescence et du choix de la décalcomanie
envers un père qui rassemble tous les suffrages de
popularité. Pour être dans la norme, en gros.
C'est une lecture qui se goûte au rythme de la mer,
ses ressacs, son bruissement, son mystère et son
envoûtement. L'atmosphère est languide, accablante
et flottante.
Prédire un malheur, pourquoi pas ? Comprendre un
peu mieux cet adolescent dissemblable face à une
figure paternelle "aux yeux de revolver"
?... Tout est très étrange et le sentiment d'appréciation
se situe entre les lignes de cette histoire courte.
Kirsty Gunn, une nouvelle fois, enchante et trouble.
L'eau est encore présente (cf. son 1er roman
"Pluie"), de même que les histoires
familiales un peu brumeuses et qui donnent un ton
impénétrable à l'histoire.
La mer a une importance capitale, sa description est
précieuse et contribue au pouvoir de ce livre.
Pour mieux poursuivre la découverte d'un auteur étonnant.
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 2 mars 2007
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