Cadre idyllique : sur une colline, lieu clos des
villas cossus des plus excentriques de la région,
riches, stars de cinéma ou écrivain renommé,
comme le couple Trendel, mais aussi excentriques, désabusés,
marqués... Chez les Trendel, il y a eu la mort de
Lisa, noyée dans le lac, sous les yeux de son frère
Evy, qui parle d'un accident, sans extrapoler. Et le
roman de se tisser sur cette lancée : lente décadence,
couples en dérive, le fossé se creuse entre les
parents et les enfants. Ces derniers sont le plus
souvent des adolescents perdus, qui s'abrutissent
dans la consommation d'alcool, de drogues et de
sexe. La dépravation est totale sur cette colline,
ces vagues alentours, et les personnages centraux
rivalisent de déchéance, de mystère et d'auto-destruction.
Ce nouveau roman de Philippe Djian
s'inspire des fondus comme au cinéma: plan serré
sur un protagoniste, qui glisse, se chevauche sur
une autre personnalité. L'aspect du roman est intéressant,
le style de l'auteur percutant, mais sec. Il y a une
complète dérive dans la froideur des sentiments,
des rapports entre chaque héros du roman. Bien
entendu le résultat est noir, déboussolant et âpre.
Ce milieu d'apparence dorée et d'argent facile est
fissuré, les adolescents sont excessifs,
repoussants et peu crédibles. Un roman qu'une bonne
cinquantaine de pages auraient pu alléger
l'histoire pour ne pas sombrer dans le trop-plein en
fin de parcours. Bon démarrage, mais gare à
l'overdose!
Stéphanie Verlingue
Date de
parution : février 2005
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