Enfant,
Jessica est une poupée parfaite, blonde, étincelante,
talentueuse, elle brille dans les castings, les
spots de publicité, etc. A l'école, son aura
attire les foules et une nuée d'admirateurs se
masse toujours à ses trousses. Jessica est une
enfant sûre d'elle, habituée au regard des autres,
promise à un avenir exceptionnel, qu'elle attend
avec certitude. Dans l'ombre, il y a Camille, terne
et taciturne, le côté sombre de la personnalité
solaire de Jessica, mise en concurrence malheureuse
avec celle-ci lors d'un casting providentiel. Les
deux filles grandissent ensemble, dans les mêmes écoles,
mais ne sont pas amies. L'une fascine l'autre, mais
rien ne les assemble, rien ne les ressemble.
Dix ans après,
elles se retrouvent par hasard et cette fois les rôles
sont inversés. Jessica a perdu de sa superbe, un événement
tragique est survenu dans sa vie, mais Camille s'en
moque, elle préfère exploiter la vulnérabilité
de la jeune femme pour atteindre à son tour les
lauriers de la gloire. Et pour ça, elle est prête
à tout : manipulation, accusation, responsabilité.
Camille va gagner en puissance, profiter de Jessica,
tailler au scalpel une assurance à la limite
puante. Oppression, tyrannie et fascination se
combinent et se taillent la part belle dans un
mouchoir de poche. "On se trompe souvent de
personne à détester" écrit Stéphanie
Hochet, et c'est vrai. Qui de Camille ou
Jessica est la véritable "tête à
claques" ?
L'auteur
se montre très intelligente dans ce roman. Elle
semble broder avec aisance, malgré quelques
maladresses, autour du fil ténu qui sépare la
perversion de la manipulation. Du grand art ! Les
infernales est un roman espiègle et sournois,
qu'on lit d'une traite et certifie une place à
compter dans l'avenir pour la jeune Stéphanie
Hochet, seulement trente ans.
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : avril 2005
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