Jusqu’aux os
raconte l’histoire d’un bref et intense amour
entre une jeune fille de quinze ans (la narratrice), et
Eric, un garçon plus âgé qu'elle, dont elle tombe
follement amoureuse. Prisonnière d’un séjour
linguistique à Gloucester en Angleterre, la
rencontre avec ce garçon va transformer ce voyage
en une passion fulgurante, telle une course de
fond… à bout de souffle.
Présentée
comme anorexique et renfrognée, en retrait du monde
des adultes et d'une mère possessive, la jeune
narratrice tente par tous les moyens de fuir ses
cours d'anglais, sa famille d'accueil de Gloucester
et tout ce qui fait qu’elle est mal dans sa
peau. En faisant la rencontre d’Eric, ses vacances
vont prendre une autre tournure et l’urgence va
devenir son quotidien. A partir de ce
moment là, elle va vivre chaque instant comme un
moment exceptionnel. Car elle sait que le retour en
France vers sa mère n’aura pas la même saveur.
Avec
Jusqu’aux os, Claudine Galea
s’essaie ici à la description d’une passion,
exercice casse-gueule, s’il en est. Dans une style
osé mais tellement bien lié au récit, l’auteur
nous donne à lire un texte très beau, très pur,
qui se dévore plus qu’il ne se déguste.
Avec
une syntaxe particulière (pas de majuscule dans la
première partie) Claudine Galea a une façon
de faire passer les sentiments "à fleur de
peau" comme personne. Son écriture est rapide,
enlevée comme si le personnage principal courrait
après le temps qui passe trop vite. Et c’est
seulement dans la seconde partie du roman, quand la
jeune fille retourne chez sa mère, que l’on
retrouve les majuscules.
Une
histoire d’amour entre ados, aussi fulgurante que
brève, racontée simplement et sans mièvrerie,
dans un style toujours très maîtrisé, méritait
bien qu’on s’y intéresse surtout lorsqu'il il
s’agit d’un premier roman. Voilà qui est fait.
Benoît
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