roman

Colum McCann - La rivière de l’exil          

Collection 10/18 - 2001

 

 

 

    Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de découvrir le Connemara, une des régions les plus connues d’Irlande, sur un vélo, moyen idéal pour sillonner les verts vallons et traverser les landes désertiques livrées aux moutons. Heureusement que le pub m’attendait chaque soir pour me réconforter de journées souvent épuisantes, tant il est vrai que la verte Irlande est souvent la proie de conditions climatiques difficiles, au premier rang desquelles la pluie et le vent se taillent la part du lion.

J’en ai surtout gardé un bon souvenir et ai été conquis par ce pays âpre et rude, généreux et humain que je n’ai eu cesse de retrouver depuis à travers les livres et les écrivains irlandais.

 

    Une de mes découvertes a été Colum McCann, jeune auteur né à Dublin en 1965 qui après des études de journalisme occupe des postes de rédacteur et de chroniqueur pour différents journaux. Sa vocation d’écrivain naîtra après un tour des Etats-Unis qu’il effectue à bicyclette (sic) pendant deux ans.

La rivière de l’exil, recueil de douze nouvelles, est son premier ouvrage publié. Suivront Le chant du coyote et Les saisons de la nuit, deux romans forts et durs qui le propulsent au firmament des jeunes révélations.

 

    Les courts récits qui composent La rivière de l’exil mettent tous en scène des personnages souvent solitaires, éloignés de leur pays d’origine dont le cours de la vie n’a pas toujours été facile, fait d’exil, principalement vers l’Amérique porteuse de tous les espoirs, et de renoncement. Pour pouvoir survivre, beaucoup se sont réfugiés dans des mondes parallèles, où le rêve, la folie, la violence et le passé sont souvent présents.

 

    Dans ce recueil sont déjà présents les thèmes chers à Colum McCann, à savoir le souvenir vivace de la terre natale, le déracinement et le voyage.

L’écriture est souvent singulière, vigoureuse et âpre, à l’image conforme de ce pays au bout de l’ Europe qu’est l’Irlande. Il y a chez cet auteur beaucoup de respect pour ses personnages, ce qui se traduit par une vraie justesse de ton, une élégance de sentiments qui serre souvent la gorge et vous prend aux tripes devant ces destins minables et tragiques.

 

    Son dernier roman publié en 2001 : Ailleurs en ce pays, à nouveau réunion de trois nouvelles, a confirmé le talent de cet auteur irlandais à compter aujourd’hui parmi la relève de la littérature irlandaise.

 

Patrick