Dans
un grand hôtel de Reykjavik, le corps du Père Noël
a été retrouvé mort poignardé. Cet homme était
en fait le portier et portait accessoirement le
costume rouge pour le goûter d'enfants organisé
par le directeur. Il logeait depuis des années dans
un cagibi dans les sous-sols de l'établissement, ne
faisait pas de vagues et pourtant son sort semble ne
préoccuper personne. Voilà une chose qui intrigue
le commissaire Erlendur, s'installant au coeur de
l'hôtel pour mieux enquêter, fuyant également
l'esprit des fêtes qui galope autour de lui.
Erlendur cherche, questionne, s'interroge. Il découvre
que le mort n'était pas celui qu'on pensait, qu'il
était une vénération dans sa jeunesse, et que son
passé peut donc figurer parmi l'élément clef de
son homicide.
Comme toujours, les fouilles d'un autre temps
permettent d'alimenter l'intrigue présente. On
croise, cette fois, les ombres des sévices entre un
père et un fils, un harcèlement moral et une récente
enquête sur laquelle travaillent ses collègues et
qui fait étrangement écho à ce meurtre inquiétant.
Arnaldur
Indridason
a été révélé grâce au succès époustouflant
de "La femme en vert" et il
confirme avec "La voix" son
incroyable potentiel à mener son lecteur dans des
chemins troubles, boueux et glauques. Sa maîtrise
de la trame policière est impressionnante, jamais
ennuyeuse car les rebondissements surgissent très
facilement. L'intérêt est maintenu du début à la
fin. A cela, s'ajoute le charisme des personnages,
Erlendur et ses inspecteurs, plus les silhouettes d'Eva
Lind, qui tente de surmonter le trauma de la perte
de son bébé, et du frère d'Erlendur (un drame
dans l'enfance qui continue de hanter le
commissaire). C'est en bref un roman noir et
policier très haletant, où l'ambiance oppressante
côtoie l'opacité des âmes humaines. En étant à
la fois sinistre et émouvant, ce genre de roman
vous agrippe pour ne plus vous lâcher avant la
dernière page.
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 2 février 2007
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