Voici
un commissaire de police qui risque bien de révolutionner
la profession de « flic pour roman policier
» tant le commissaire Wallance, vrai anti-héros de
polar parfait, représente à lui seul tout ce
qu’on a jamais vu dans un polar traditionnel. Et
ça tombe bien car L’apprentissage n’est
pas un polar comme les autres.
Tombé par hasard sur les carnets du commissaire Liberty
Wallance (un pseudo sans doute…) le narrateur
prend un malin plaisir à nous les présenter et
avec, tout le lot de cocasseries et de droleries
liées aux affres du dit-commissaire.
Mi-flic
mi-tueur en série, Wallance
est un policier méticuleux qui ne s’en laisse pas
compter et qui n’aime pas se faire bousculer.
Alors quand quelqu’un a la mauvaise idée de se
mettre dans son passage, Wallance n’hésite pas à
le tuer. De plus, doté d’un sens de l’à-propos
très développé et sans faille "Si,
après chaque meurtre, on arrêtait immédiatement
le premier ou le deuxième venu, il n'y aurait plus
de crime impuni, et la police gagnerait un temps fou
qu'elle pourrait consacrer à des opérations de sécurité
pour rassurer la population" ou
encore "dans injustice, il y a justice",
Wallance est un policier au sang froid
incroyable,
intelligent, et épris
d’une justice un peu particulière : la
sienne. Un justice qui consiste à faire porter le
chapeaux non pas aux vrais coupables mais à des
personnes qui mériteraient de l’être.
Forcément au second degré, les
contre-enquêtes du commissaire Wallance se lisent
avec délectation. En jouant avec les codes du polar
traditionnel, Raphaël
Majan nous
embarque dans des histoires rocambolesques où
l’on suit, le sourire au coin des lèvres, un
commissaire prêt-à-tout pour sauver les apparences
du moment qu’elles sont en sa faveur.
Dans un style vif et enjoué, Majan campe son
héros dans un univers du quotidien
d’aujourd’hui. A la fois absurde et décalé, ce
premier roman, qui inaugure une nouvelle collection
des éditions POL, pourra rappeler le ton ironique
et parfois cynique que l’on trouvait dans les
excellents polars de Pierre Siniac.
Bref,
un
commissaire serial-killer au service de la justice
comme celui-ci il n’en existe pas deux, raison
suffisante pour faire connaissance avec ses méthodes
très particulières.
Benoît
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