roman

Raphaël Majan - L'apprentissage    

POL - 2004

 

 

 

    Voici un commissaire de police qui risque bien de révolutionner la profession de « flic pour roman policier » tant le commissaire Wallance, vrai anti-héros de polar parfait, représente à lui seul tout ce qu’on a jamais vu dans un polar traditionnel. Et ça tombe bien car L’apprentissage n’est pas un polar comme les autres.

    Tombé par hasard sur les carnets du commissaire Liberty Wallance (un pseudo sans doute…) le narrateur prend un malin plaisir à nous les présenter et avec, tout le lot de cocasseries et de droleries liées aux affres du dit-commissaire. 

Mi-flic mi-tueur en série, Wallance est un policier méticuleux qui ne s’en laisse pas compter et qui n’aime pas se faire bousculer. Alors quand quelqu’un a la mauvaise idée de se mettre dans son passage, Wallance n’hésite pas à le tuer. De plus, doté d’un sens de l’à-propos très développé et sans faille "Si, après chaque meurtre, on arrêtait immédiatement le premier ou le deuxième venu, il n'y aurait plus de crime impuni, et la police gagnerait un temps fou qu'elle pourrait consacrer à des opérations de sécurité pour rassurer la population" ou encore  "dans injustice, il y a justice", Wallance est un policier au sang froid incroyable, intelligent, et épris d’une justice un peu particulière : la sienne. Un justice qui consiste à faire porter le chapeaux non pas aux vrais coupables mais à des personnes qui mériteraient de l’être.


   Forcément au second degré, les contre-enquêtes du commissaire Wallance se lisent avec délectation. En jouant avec les codes du polar traditionnel,
Raphaël Majan nous embarque dans des histoires rocambolesques où l’on suit, le sourire au coin des lèvres, un commissaire prêt-à-tout pour sauver les apparences du moment qu’elles sont en sa faveur.

 

    Dans un style vif et enjoué, Majan campe son héros dans un univers du quotidien d’aujourd’hui. A la fois absurde et décalé, ce premier roman, qui inaugure une nouvelle collection des éditions POL, pourra rappeler le ton ironique et parfois cynique que l’on trouvait dans les excellents polars de Pierre Siniac.

Bref, un commissaire serial-killer au service de la justice comme celui-ci il n’en existe pas deux, raison suffisante pour faire connaissance avec ses méthodes très particulières.

 

Benoît