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Roger
Knobelspiess - Le dépanneur 
Le
masque - 2003
A l’image de certains écrivains tels qu'Alphonse Boudard,
pour ne citer que le plus connu, Roger Knobelspiess
fait partie de ces ex-détenus devenus célèbres pour
avoir pris la plume et raconter, à travers quelques
romans et quelques pamphlets, la vie qui était la leur
dans leur vie antérieure de malfrat.
Multirécidiviste, il aura passé 26 années
de sa vie dans les prisons françaises, luttant et dénonçant
les quartiers d’isolement, avec notamment un livre,
QHS, préfacé par Michel Foucault en 1980. Treize ans
après sa libération définitive, Le dépanneur
est son premier polar mais également son septième
roman. Publié au Masque (peu habitué généralement à
sortir ce genre de polar) ce roman est marqué une
nouvelle fois de l’empreinte toute entière de Knobelspiess.
Le dépanneur le personnage central de cette
histoire, mène une
vie monotone, mais un jour, il se retrouve mêlé, sans le
vouloir, à un trafic entre deux bandes qui
s’arrachent un
gros paquet de dollars. Il devient alors la cible des
truands mais aussi l’ennemi public numéro 1.
Dans un style enlevé et sans fioriture, Knobelspiess mène
son récit tambour battant, avec un sens du rythme qui
donne toute sa force au roman. Malgré une histoire de
gangsters assez classique et qui sent bon le cinéma
noir, Le Dépanneur est l’occasion pour
l’ancien détenu, grâce à un sens de l’observation
et de l’analyse sociale de dresser une sorte de bilan
sur ses années "cavale" et d’apporter
quelques jugements et quelques approfondissements,
en prime, sur les rapports entre la justice et la
société.
Le dépanneur est un polar sans
prétention qui n’a d’autre but que de divertir et
de faire parler
un homme qui, encore en 2003 et 13 ans après s’être
rangé des voitures, a toujours des choses à dire et
qui les dit avec la manière, dans un polar sec, rapide
dans lequel le lecteur aura très peu de répit et
passera à coup sur un excellent moment.
A lire également Voleur de poules un roman
magnifique et très touchant sur l’enfance de Knobelspiess
réédité en "J'ai lu".
Benoît
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