Jean-Jacques
Reboux - Le massacre des innocents
Folio
Policier - 2003
Il est des rééditions qui font
vraiment plaisir, des livres pour lesquels on garde une
certaine forme de tendresse et un excellent souvenir de
lecture même huit ans après. C’est le cas pour
Le massacre des Innocents de Jean-Jacques
Reboux polar de plus de 500 pages au style vif et à
l’humour ravageur bourré de références et de clins
d’œils qui vous fait très vite oublier que vous
tenez un pavé dans la main.
Le massacre des Innocents
raconte plusieurs histoires à la fois et nous promène
dans des endroits les plus divers, de personnage en
personnage dont on comprendra le lien qui les unit au
fil de la lecture.
Tout commence donc avec une bande d’anarchistes
joyeusement anticléricaux (l'Antimitre) qui décident
de ne pas laisser passer la venue du Pape en France qui
vient canoniser un ami de Touvier, membre de l'Opus Dei.
Alertes à la bombe, églises promises à la destruction
par des explosifs, oies éviscérées, hosties fourrées
au cyanure, tout leur est bon pour communiquer leur ire
à la populace.
Parallèlement, un tueur se défoule en égorgeant de
malheureux innocents et en signant ses crimes en déposant
comme paquet cadeau près des corps une oie égorgée.
Quel programme ! Et encore Tout est loin d’être dit
dans ces quelques lignes, car ce roman réserve encore
bien des surprises à qui ira jusqu’au bout. Mais ça
personne n’en doute.
Quant à l’enquête est menée
d’une part par Fayolle, un simple flic, sorte
d’anti-héros absolu et collectionneur de boîtes à
fromages et d’autre part par une journaliste salariée
dans un petit quotidien : L’information.
Jean-Jacques Reboux qui n’en est pas à son premier
roman, réussit à tenir le lecteur en haleine tout au
long des 512 pages que dure le roman, en construisant
une double intrigue en créant des relations de cause à
effet entre les actions décrites. le tout sur un style
alerte et bourré d’humour et de références aux événements
socio-politiques de l’époque.
Salué par le prix 813 du
meilleur roman francophone en 1996, Le massacre des Innocents
fait désormais partie des classiques de la littérature
policière française.
Par ailleurs d’autres romans tels que Post Mortem, fondu
au noir et Mr Smith n’aime pas les asperges sont tout
aussi recommandables.
Benoît
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