Après un premier roman plutôt
sulfureux et intitulé très sobrement Apologie
de la viande qui a fait couler beaucoup
d’encre (rouge ?), Régis Clinquart
revient une fois encore régler ses comptes avec la
gente féminine par l’intermédiaire de deux
petits textes.
Dans le premier, il nous parle
d’une rupture sous la forme d’une lettre assez
dure destinée à celle qu’il a quittée (Moins
qu’une pute) puis, dans le second, il
nous raconte une quête amoureuse sans résultat et
pleine de frustration.
Les femmes semblent occuper une grande place dans
la vie de Régis Clinquart à tel point que
ces deux premiers romans ne parlent que de ça. Et
que ce soit de la rupture ou la passion amoureuse
impossible, Clinquart en parle avec passion,
avec une écriture à fleur de peau qui nous ferait
presque ressentir la douleur qui le tenaille ainsi
que la folie qui semble le getter (c’est pas moi
c’est lui qui le dit).
Dans Moins qu’une pute il écrit une
lettre cinglante à celle avec qui il a vécu, une
femme plus âgée que lui, a qui il reproche de
l’avoir trompé… et d’autres choses encore.
Dans un style direct mais très lyrique, avec des
mots crus et un certain nombrilisme, l’auteur balance ses quatre vérités à celle qui fut sienne et qui
un jour lui a préféré un espagnol. Dur !
Dans la seconde partie (Romance)
il nous parle d’un amour impossible avec Romane,
une fille sympa mais déjà prise. Pas facile la vie !
Entre gémissements, rancœurs, et regrets, Régis
Clinquart raconte sa drôle de vie d’homme qui
aimait les femmes mais qui ne le lui rendait pas.
Sexe, déchéance, douleur,
incompréhension et dépression sont donc au menu de
ces deux textes courts (125 pages) pour un exercice
de style difficile, âpre, dérangeant, et, il faut
bien le dire, assez provocant.
Au final, la réussite n’est pas vraiment au
rendez-vous. La lecture, curieuse au départ, se
fait très vite ennuyeuse. Difficile, en fin de
compte, de se plonger dans Moins qu’une pute
& Romance tant l’intimité
qui en ressort semble être une barrière
infranchissable pour le lecteur.
On ne ressent pas vraiment de plaisir, ni même
réellement d’intérêt (si ce n’est par
voyeurisme) à lire ce règlement de compte avec une
femme. Certes, le style est très littéraire, le
texte très bien écrit mais la lecture se révèle
au final totalement épuisante pour un livre qui
sonne très creux.
Benoît
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