Hélène
Lenoir - Son nom d'avant
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Les
Editions de Minuit/collection "double" - 2002
Auteur
prolifique et régulier, Hélène Lenoir sort,
dans la trop rare collection double des Editions
de Minuit, une réédition de son quatrième roman
intitulé Son nom d’avant.
Ce roman,
plutôt dense, nous raconte l’histoire d’une femme,
Britt, un peu seule, un peu riche, prisonnière d’un
système familial aliénant et
qui, un beau jour et par hasard, revoit l’homme
qu’elle avait aperçu vingt ans plus tôt dans un
autobus. Mais après toutes ces années la vie a fait
son chemin et la Britt d’alors n’est plus celle
d’aujourd’hui.
Très bien écrit,
dans un style clair et précis, avec des mots choisis,
des tournures bien calibrées et sans lyrisme, Hélène
Lenoir alterne dialogues rythmés et passages narratifs
qui rendent la lecture assez agréable au premier abord.
Hélène Lenoir démontre de grandes qualités littéraires
et sait trouver les mots qui font mouche, ces mots qui
donnent à ce roman la rigueur et la froideur qu’il dégage
tout au long de ses deux cents et quelques pages.
Car ici il n’y a pas vraiment pas de place pour la
rigolade, mais plutôt pour la tristesse, le désenchantement,
le renoncement.
Emprisonnée
dans sa cellule familiale, Britt nous fait partager ses
angoisses du quotidien et le poids d’être la femme
d’un riche notable auquel elle semble être soumise.
Elle nous montre comment elle est devenue un mère de
famille un peu malgré elle, comment elle réalise
qu’elle est passé à coté de quelque chose.
Malgré les
qualités stylistiques indéniables j’ai eu assez de
mal à me prendre de passion pour cette femme.
L’univers familial et carcéral étouffant de ce
roman, dans lequel on est plongé finit par ennuyer
quelque peu car il évolue finalement peu et la folie,
le malaise permanent qui semble se dégager de cette
famille riche mais à problème a eu plus l’effet de
m’agacer que d’enthousiasmer véritablement.
Roman de
femme sans aucun doute, Son nom d’avant est un
à mon avis un texte qui a besoin d’être intériorisé
et dans lequel il est nécessaire se plonger totalement sous peine de passer à côté et c’est
sans doute ce qui m’est arrivé.
Benoît
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