[Live Report] Isolation au Supersonic (Paris) : le magnifique retour de Raphaël !

Le Supersonic a vécu un événement, hier soir, à l’échelle du Rock français : le grand retour sur scène de Raphaël Balzary  avec un nouveau projet, Isolation, en compagnie des musiciens de Cheap Teen. Tsunami de bonheur et d’émotion !

2024 05 08 Isolation Supersonic
Isolation au Supersonic

Le départ de Raphaël Balzary de We Hate You Please Die, un groupe que l’on pouvait juger comme l’un des plus excitants de la scène Rock française, avait constitué une très mauvaise nouvelle. On avait donc forcément hâte de voir ce qu’il nous offrirait dans une configuration différente. Après diverses activités musicales, il nous revient avec Isolation, un groupe constitué des membres de Cheap Teen. Et ce soir, au Supersonic, c’est le premier concert d’Isolation, et donc une occasion immanquable de retrouver Raphaël, et de goûter à son nouveau projet.

2024 05 08 Darmstadt Supersonic (3)

20h30 : la soirée commence avec le quatuor Darmstadt qui nous offre 40 minutes de rock plutôt classique, dont les éventuelles références sont à chercher du côté d’une scène new yorkaise de la fin des seventies. Les tenues noires, l’écho sur la voix du chanteur, la tension dans les compositions, le désir de jouer à la fois sec et dur, on est dans la droite ligne d’un certain romantisme du rock, tel qu’on l’a toujours vénéré en France, sous l’égide de rock critics dévoués à la cause. Malheureusement, ça ne prend pas vraiment, et devient assez répétitif, en dépit d’une montée en intensité sur la fin (Six Six Five, Ready to Fall) : la faute à des compositions pas totalement convaincantes, ou à un groupe jouant sur la réserve et peinant à incarner une musique aussi ambitieuse sur scène ? La seconde hypothèse semble la meilleure, le nouveau single, Damaged Faces, par exemple, étant bien moins fascinant en live qu’espéré. Peut-être une mauvaise soirée ?

2024 05 08 Isolation Supersonic (13)21h35 : Et Raphaël est de retour. Dès l’intro de Rita Baston, le Supersonic explose dans un pogo infernal : la voix, la présence scénique, l’intensité, la générosité de Raphaël… Qu’est-ce que ça nous avait manqué ! Et Isolation, c’est le résultat de l’équation « Raphaël Balzary + les excellents Cheap Teen« , c’est dire comment ça tape fort. Aujourd’hui, Steve Albini est mort, et hommage lui sera, évidemment, rendu : mais on ne peut s’empêcher de penser que le plus bel hommage qu’on lui rendra ce soir, c’est en jouant une musique aussi merveilleusement intense, riche et brutale que celle-ci, qu’il aurait clairement adorée. La setlist est en fait un assemblage dément de titres phares de WHYPD, avec une seule nouvelle composition, Creature Lies, extraite du premier EP qui vient de sortir. Sur le principe, c’est dommage, tant cet EP allait explorer des territoires nouveaux qu’on aurait aimé découvrir en live, mais pour jouer les autres titres, l’utilisation d’un synthé est nécessaire, que le groupe n’a pas pour l’instant. Mais peu importe finalement : on est tous dans la salle dévoués corps et âme à accueillir les bras grands ouverts notre héros.

2024 05 08 Isolation SupersonicÉvidemment, comme avant, Raphaël passe une bonne partie du set de 45 minutes dans le public, avant de finalement grimper, porté par les fans, au balcon. Évidemment, l’émotion a monté crescendo jusqu’à un Can’t Wait to be Fine sublime, impossible à écouter en gardant les yeux secs : à la fin, Raphaël, bouleversé, a eu droit à la bise de ses musiciens, témoignage de respect et d’amour envers cet artiste qui a passé, on le sait, une période difficile. Et puis on a tous hurlé, comme avant, comme toujours, le rituel We Hate You Please Die, et mon dieu, qu’est-ce qu’on était heureux ! Et émus aussi.

Difficile après une telle tornade de s’intéresser à Egg Idiot, groupe allemand de punk rock qui semblait excessivement traditionnel (des morceaux de 1 minute 30 alignant tous les clichés du genre), un groupe qui se distingue surtout par les maquillages « à la Kiss » de ses musiciennes et musiciens, et par le déguisement en forme de gros œuf du chanteur ! Le pogo est vite général, la bonne humeur aussi… Mais, très honnêtement, comment exister après les 45 minutes merveilleuses offertes par Isolation ? Nous, nous avons préféré partir, fuir presque, pour garder plutôt en tête les instants vécus plus tôt…

On attend maintenant de revoir Isolation, avec une setlist qui regarde plus vers le futur que vers le passé. Mais notre foi en Raphaël est intacte.

Texte et photos : Eric Debarnot

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