Dirty
pretty things
de Stephen Frears
Le dernier film de Stephen Frears Dirty Pretty
things est filmé comme un thriller (beaucoup de
rythme), tout en montrant, à travers les bas-fonds
londoniens, une réalité sociale dérangeante, celle
des immigrés sans papiers amenés à survivre au
quotidien dans un environnement difficile qui les
ignore.
L’histoire est dure, réaliste, et
malgré quelques scènes et répliques où pointe
l’humour (plutôt grinçant), on aimerait pouvoir
oublier certains détails qui, pourtant, n’ont pas été
exagérés par le cinéaste qui filme le tout avec
virtuosité et distanciation. Et on sort de ce film
assez secoué…
Le casting, bien pensé, est
international et hétéroclite : Audrey Tautou,
surprenante, qui parle l’anglais à l’oriental et
roule les « r » avec un naturel confondant –
Chiwetel Ejiofor, acteur anglais d’origine nigériane,
impeccable dans le rôle du flegmatique et efficace réceptionniste-chauffeur
de taxi-médecin – et Sergi Lopez, plus inquiétant
et cynique que jamais, sous une allure débonnaire assez
vulgaire.
La relation amoureuse est peut-être
la partie la moins convaincante (notamment à la fin),
face à la réalité difficile de tous ces personnages
transparents pour autrui et habitués à vivre, ou plutôt
à survivre, dans la clandestinité la plus choquante,
notamment si l’on imagine que cela pourrait se passer
aussi à côté de chez nous, Londres n’étant pas si
loin…
La principale bonne idée a été ici de
choisir le versant thriller efficace plutôt que de
tabler sur un film social qui aurait sûrement été
trop mélodramatique… Film intéressant, à
recommander néanmoins aux cœurs bien accrochés
(c’est le cas de le dire).
Cathie
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