roman

Naomi Klein - No logo     1/2

Babel -2002

 

 

 

    Lorsque Naomi Klein, jeune journaliste canadienne née en 1970, devenue reporter indépendant pour réaliser des travaux sur le monde prédateur de la publicité, publie son livre brûlot en 2001, celui-ci fait véritablement l’effet d’un pavé dans la mare.

Traduit depuis en une dizaine de langues, il est aujourd’hui une référence, un point de départ indispensable à toute réflexion sur la société de consommation, régie par le marketing et la publicité.

 

    Ce formidable essai très documenté, à la lecture aisée (style fluide, exemples nombreux) se divise en quatre parties.

La première nommée Zéro espace retrace l’histoire du développement des marques, en démontant la mécanique parfaitement huilée du branding, procédé propagandiste qui marque au fer rouge les esprits pas toujours conscients. On pourra faire ici le rapprochement avec les démonstrations d'Igniacio Ramonet dont nous parlions le mois dernier. L’exemple de l’infiltration des marques ciblées jeunes dans le système éducatif américain est plus qu’éloquent.

La seconde intitulée Zéro choix prouve la puissance du branding qui nous conditionne et finit par conduire nos propres choix et tue progressivement notre esprit critique et notre discernement de consommateur.

La troisième sous le titre Zéro boulot dresse un bilan des nouveaux flux économiques, des délocalisations intempestives et de l’hypocrisie des entreprises à ouvrir et fermer des sites de production selon les aides des pays accueillants. Il est inutile de dire que cet aspect-là est plus que jamais d’actualité.

Enfin, la dernière partie Zéro logo ouvre après des constats affligeants des espoirs pour l’avenir et montre aussi les limites du branding. Les espoirs évoqués passent par la prise de conscience d’une frange de la population, qui rejoint ici les mouvements anti ou alter mondialistes (Attac, notamment) et par de nouveaux comportements consuméristes, comme le boycott de certaines marques.

 

Par rapport à l’esprit de liberté et de non-conformisme souhaité par Benzine, j’ai tout lieu de penser que l’essai de Naomi Klein devrait bien constituer votre livre de chevet, sinon votre nouvelle bible.

Indispensable et incontournable.

 

Patrick